G.J. ARNAUD - 3 juillet 1928 / 26 avril 2020 -

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Les indiscrétions de PALAGA

En préparation Notes de lecture du Frère Pierre


L'HUMANITE

Vendredi 1 Mai 2020
Par Roger Martin


Georges J. Arnaud est décédé à l’âge de 91 ans. Les articles fleurissent, comme sortis d’un même moule, insistant sur son incroyable fécondité (plus de 400 romans), ses pseudonymes (27), sa capacité à embrasser pendant une soixantaine d’années tous les champs de la littérature populaire, policier, espionnage, angoisse, érotique, saga familiale. Rien de tout cela n’est faux, mais l’œuvre d’Arnaud ne saurait se réduire à une colonne de chiffres

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Si son opus magnum est pour beaucoup La Compagnie des glaces et ses 98 épisodes, sans cesse rééditée, adaptée à l’écran, en BD et en jeu de rôles, témoignant d’une imagination sans limite, si ses romans policiers historiques à L’Atalante puis au Masque, palpitants et à la documentation sans faille, comme sa saga familiale des Moulins à nuage, suffiraient à justifier notre admiration, d’autres aspects du travail d’Arnaud méritent d’être soulignés. Ainsi, il fut un des premiers, avec La Dalle aux maudits (1974) à s’intéresser à la question des déchets nucléaires, et, à une époque où tous les auteurs Espionnage du Fleuve noir menaient leur petite Guerre froide personnelle en se vautrant dans l’anticommunisme le plus éhonté, Arnaud, lui, avec ses personnages du Commander et de La Mamma, s’en prenait avec virulence à la politique des États-Unis, en Amérique latine ou en Afrique, à Franco, Duvalier ou Pinochet, et présentait favorablement la lutte des Palestiniens.
Il fallait une certaine audace alors, au Fleuve noir, pour « introduire un élément social, un élément critique et de nombreux aspects de la vie de tous les jours », comme l’entendait cet écrivain qui choisissait de prendre pour personnages des gens ordinaires et, a priori, passe-partout, qui basculent soudain dans un monde étrange et angoissant. Il faut relire ces romans à la moiteur vénéneuse que sut adapter avec infiniment de talent le réalisateur Michel Favart, La Maison-Piège, La Tribu des vieux enfants, La Nuit du coucou, pour prendre la mesure du savoir-faire et du génie d’Arnaud.
Georges Arnaud était un homme accueillant, chaleureux avec les jeunes confrères. D’une simplicité et d’une modestie qui l’empêchaient de se mettre en avant. Invité le 13 mai 1988 à Apostrophes, il eut le malheur de s’y retrouver entre Sollers et Edern-Hallier. Tout juste, s’il put s’exprimer. Il confiait ensuite avec une ironie lucide : « J’avais publié plus de 200 livres. Mais ce n’est qu’avec Apostrophes que je suis devenu un écrivain » !

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Création:PEUFEU

(4) Quelques liens vers des sites non officiels de G.J. ARNAUD : Le site non officiel de G.J. Arnaud ,G.J. Arnaud, une page non officielle ,Adaptation en bande dessinée de la saga de G.J. Arnaud "La compagnie des glaces...