À
Whaler Station, les projets du Kid amènent une
large population, contrainte de s'installer dans
des bidonvilles. L'eau chaude promise n'arrive pas
encore et la graisse de baleine reste la seule
source d'énergie. Wolky et sa bande font flamber
les prix. Yeuse et le cabaret Miki sont sur place
et le succès de la chanteuse ne se dément pas. Le
Kid, accompagné de Jdrien, rencontre le Mikado. Le
Gnome a besoin de l'appui de ce dernier pour son
projet de création de Titanpolis, la cité érigée
avec l'énergie du volcan. C'est Jdrien qui perçoit
la présence de Yeuse dans la station, alors que
Lewin, l'espion au service de Lady Diana,
intervient une fois encore pour la sauver. La
Locomotive de Lien est en panne. Un groupe de
chasseurs de phoques l'aborde.
Wolky
veut régner en maître sur la station. Pour contrer
cette volonté, le Kid va jouer son va-tout. Il
décrète le monopole sur toutes les transactions
relatives à la pêche et à la production de
graisse, garantissant, ainsi, des prix accessibles
et stables. Mais la réaction de Wolky ne se fait
pas attendre !
Il est
vrai que l'on peut difficilement comparer le
contenu d'un livre et celui d'un scénario de BD.
L'approche, le traitement ne peuvent relever de la
même démarche. La BD apporte au texte le soutien
de l'image et nombre d'émotions, de descriptions
passent par le graphisme. Il est d'autant plus
important de soigner celui-ci pour retranscrire
toute la richesse de l'œuvre originale où
l'intrigue est sans cesse renouvelée par une
action omniprésente et le déploiement d'une
foultitude de personnages aux caractères bien
campés. Et Dieu sait si La Compagnie des
glaces en regorge !
Alors,
comment peut-on trahir une œuvre à ce point ?
Comment est-il possible d'arriver à tel
résultat ? Il devrait y avoir une
surveillance pour empêcher un tel massacre. D'une
œuvre d'une qualité exceptionnelle, qui regorge de
sentiments et de péripéties, on arrive à une
historiette simpliste. Le récit est dépouillé,
l'intrigue rudimentaire avec des raccourcis
approximatifs. Les dessins sont sommaires, les
personnages et les décors sont minimalistes, les
couleurs plates, voire ternes.
Même
Béatrice Tillier, qui signe la couverture, n'est
pas au mieux de sa forme. Où est passée la magie,
la légèreté, la grâce qu'elle met habituellement
dans ses pages ?
Les
premiers tomes avaient une cohérence malgré un
suivi graphique erratique. Mais l'expérience
innovante de ce travail en studio l'excusait. Au
fil des albums, la situation s'est encore
dégradée.
Quelle
vision de l'œuvre initiale, cet ersatz peut-il
donner ? Pour rencontrer une œuvre originale,
inclassable, plongez-vous plutôt dans les
soixante-deux volumes qui la
composent.
Serge
Perraud nooSFere 16/01/2010
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